Des élections sans l’argent du « Blanc », « Yes we can »

Des élections sans l’argent du « Blanc », « Yes we can »

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Pour une fois, la communauté internationale ne se bouscule pas pour financer les élections en Haïti. La reprise totale de la présidentielle en est pour quelque chose. Si les États-Unis ont déjà clairement fait savoir qu’ils ne décaisseront pas un sou pour le scrutin, les autres donateurs comme l’Union européenne, la France, le Canada, le Brésil ou le Japon ne promettent encore rien alors que la machine électorale est en branle depuis plus d’un mois et le budget connu de tous.

Pas encore de financement externe pour la réalisation des élections, le pouvoir ne panique pas. Le président provisoire est même confiant de la tenue de ces joutes électorales sans l’argent de la communauté internationale. Depuis le 1er juillet, Jocelerme Privert est au courant que l’un des principaux bailleurs de fonds pour les élections, les États-Unis, ne sera pas aux côtés du pays cette fois-ci. « On va mettre tout en œuvre pour que ces élections soient financées par des ressources domestiques en dépit de nos faibles moyens et du volume de dettes héritées du gouvernement précédent », a-t-il dit au Nouvelliste lundi dernier dans une interview exclusive.

« On va faire tout ce qui est humainement possible pour assurer un financement national de cet acte de souveraineté », a-t-il soutenu, soulignant qu’il ne veut pas être fanfaron et que l’assistance  de la communauté internationale est toujours la bienvenue. Mais, a-t-il dit avec insistance, les élections seront financées avec des ressources domestiques.

Sur les 55 millions de dollars que vont coûter l’organisation des deux tours de la présidentielle, les deux tours du tiers du Sénat, les législatives complémentaires et les élections locales, CASEC et ASEC, le gouvernement avait déjà dit disposer de 30 millions. Dans 56 929 972, 55 dollars américains collectés par le PNUD pour l’organisation des élections de 2015, 47 232 983.14 ont été décaissés au 30 avril 2016. Aujourd’hui, il reste du fonds alimenté par l’État haïtien et la communauté internationale 9 696 989, 41 dollars. De l’argent sur lequel peut compter le gouvernement.

Il ne reste maintenant au pays qu’un peu plus de 15 millions de dollars à trouver pour financer seul ses élections. Le gouvernement pense pouvoir y arriver comme un grand.

Au niveau de la société haïtienne, les gens pensent que le pays devrait profiter de cette situation pour sortir définitivement de la dépendance de la communauté internationale pour l’organisation des élections. Plusieurs candidats à la présidence interviewés par Le Nouvelliste estiment que, sans le vouloir, les Etats Unis offrent à Haïti une possibilité en or de prouver qu’elle peut réaliser seule cet acte de souveraineté.

Au Parlement, pour le sénateur Nènèl Cassy, après les « dégâts » causés dans les finances publiques du pays par l’administration Martelly, il y a beaucoup de problèmes qu’on ne peut pas résoudre. « Mais je crois que, pour les élections, on devrait faire les sacrifices nécessaires pour rapatrier cet acte de souveraineté. Les États-Unis et les autres partenaires peuvent toujours nous supporter dans d’autres activités, mais qu’ils nous laissent organiser les élections », a-t-il dit ce vendredi sur Radio Magik 9.

Pour sa part, le président de la commission Finances et budget de la Chambre des députés a fait savoir au Nouvelliste que 800 millions de gourdes ont été allouées dans la loi de finances pour les prochaines élections. Réagissant sur le refus des États-Unis de financer les élections en Haïti, le député Antoine Odon Bien-Aimé a estimé que c’est une décision qui ne regarde que l’administration d’Obama. Selon lui, lorsque le pays de l’Oncle Sam finance nos élections, l’argent passe dans une main et retourne chez son donateur dans l’autre main.

« Nous avons la responsabilité de trouver de l’argent pour organiser les élections. Nous devons cesser de faire du gaspillage et dépenser avec le sens des responsabilités », a-t-il dit. À titre d’exemple, le parlementaire a révélé au journal qu’il a refusé de prendre 5 000 dollars américains de per diem pour aller assister à des matchs aux États-Unis lors de la participation des Grenadiers à la Copa America. Il a ordonné que cet argent soit retourné au Trésor public, a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, selon The Center for Economic and Policy Research, un groupe de surveillance des politiques américaines, sur les 33 millions de dollars de la contribution des États-Unis au processus électoral à Haïti en 2015, 30,45 millions de dollars ont été utilisés pour financer  l’UNOPS, le PNUD, l’OEA, l’IFES et NDI. L’argent américain a été dépensé au nom d’Haïti mais pas en Haïti ni pour Haïti lors des dernières élections, a estimé cette structure.

Entre-temps, le Conseil électoral provisoire progresse dans les préparatifs pour l’organisation de la présidentielle et le renouvellement du tiers du Sénat. Le premier tour est fixé au 9 octobre.

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